Lancé en 2004, la folle histoire de Facebook fait partie de notre paysage culturel moderne. D’abord réservé aux élèves de l’université d’Harvard, puis utilisé par un bon nombre d’étudiants de grandes écoles avant d’être plus largement diffusé à travers les États-Unis, puis le monde, Facebook restera le précurseur des réseaux sociaux, tel qu’on les connaît.

Mais depuis quelques années, l’utilisation des réseaux sociaux a drastiquement évolué. Les photos sont retouchées et les profils travaillés. Lorsqu’on ouvre Instagram, elle nous paraît bien loin la période où nous postions toutes nos photos de vacances en rafale sur notre mur Facebook. Avec l’arrivée des influenceurs, l’utilisation des réseaux sociaux s’est professionnalisée. Tout doit être beau, engageant, et les publications ne sont plus destinées à un public composé uniquement de proches, mais plutôt à ceux qui, avec le temps, finiront par devenir des membres de notre communauté.

Face à ces nouvelles pratiques, Facebook a peiné à pivoter. Son taux d’engagement a chuté, pour atteindre une moyenne par post de 0,07% selon l’empreinte digitale. Le problème, c’est que Facebook misait beaucoup sur l’aspect communautaire dite “de proximité”, élément sur lequel ses concurrents ne se positionnent pas du tout. Pendant que TikTok voyait sa croissance exploser grâce à une stratégie algorithmique positionnée sur les goûts de ses utilisateurs, Facebook restait campé sur son utilisation de base, à savoir : faire apparaître dans les fils d’actualités un mélange de publicité et de contenu posté par nos amis. Une recette obsolète, qu’il a finalement décidé de bazarder l’année dernière.

Facebook : l’évolution des algorithmes

En 2022, Mark Zuckerberg affirmait que 40% du contenu proposé aux utilisateurs de Facebook, viendrait de créateurs de contenu qu’ils ne suivent pas. En bref, une stratégie déjà reprise par l’ensemble des réseaux sociaux concurrents. Même si cette évolution est tout à fait justifiée, sa mise en place elle, a pris un peu de temps, si bien qu’à l’été 2022, seulement 15% du contenu proposé était diffusé en fonction des centres d’intérêt des utilisateurs. Facebook a finalement annoncé que le chiffre devrait doubler d’ici la fin de 2023, ce qui nous laisse supposer que les 40% promis ne seront atteignables qu’une fois que l’année 2024 sera bien entamée.

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Facebook : vers un abonnement payant en 2024

Facebook et Instagram propose dès maintenant un abonnement payant, permettant aux utilisateurs de ne pas avoir de publicités sur leurs réseaux sociaux. Bien évidemment, l’abonnement payant n’est pas obligatoire, il s’agit simplement d’une sorte de souscription premium, qui a pour conséquence d’empêcher Meta d’utiliser vos données.

La croissance de Meta Verified :

Vous n’avez pas pu passer à côté, sur Facebook et Instagram, tout le monde semble avoir un compte certifié depuis 2023. À l’instar de Twitter Blue, la certification Meta est censée “crédibiliser” votre compte tout en confirmant votre identité. D’après la Bank of America, le nombre d’abonnés à Meta Verified devrait dépasser les 12 millions d’abonnés lors du premier trimestre de 2024.

Un arrêt du métavers ?

En 2021, le groupe Facebook devenait Méta, avec pour ambition de développer le métavers. Si les débuts s’annonçaient prometteurs, avec la promesse d’un monde virtuel nouveau qui nous a tous fait frissonner, la suite fut quelque peu plus ombragée. Dès 2022, les innovations font perdre 3,99 milliards de dollars à Meta. Pour la première fois, Meta se retrouve dans l’obligation de mettre en place un plan social, et 20 000 personnes se retrouvent mises à la porte.

Facebook est-il vraiment en déclin ?

Si la chute du géant a de quoi faire peur, les ajustements entrepris par Facebook ont porté leurs fruits en 2023. En début d'année, Meta annoncé avoir réalisé un chiffre d’affaires de 28,6 milliards de dollars, tout en franchissant les 2 milliards d’utilisateurs quotidiens. Des chiffres qui rassurent, même si malgré tout, Meta réalise un profit de 5,7 milliards de dollars, ce qui représente 24% de moins que l’année précédente.

Meta développe des outils d’IA

Sans trop se surprise, le groupe qui détient Facebook, Instagram et Whatsapp s’aligne sur ses concurrents, et développe à son tour sa propre intelligence artificielle. Nommée Meta AI, elle a pour but “d’explorer, créer, faire plus”. Un slogan prometteur. Sur le site officiel de l’intelligence artificielle, Meta nous explique :

“Nous disposons désormais de nouveaux outils créatifs qui vous permettent de créer et de partager des autocollants personnalisés ou de modifier le style visuel de vos photos à l'aide d'un simple texte. Discutez avec 28 IA différentes et obtenez des points de vue uniques sur des sujets tels que les voyages, les jeux et la nourriture. Ces nouvelles expériences vous permettront de vous amuser, de vous connecter et d'apprendre quelque chose de nouveau.”

Mais également :

“Actuellement en version bêta, Meta AI est un assistant avec lequel vous pouvez discuter en tête-à-tête ou envoyer des messages dans le cadre de discussions de groupe. Il peut vous faire des recommandations en cas de besoin, vous faire rire quand vous avez besoin d'une bonne blague, régler un débat dans un chat de groupe et, de manière générale, être là pour répondre à vos questions ou vous apprendre quelque chose de nouveau.”

Pour le moment les IA ne sont déployées qu’aux États-Unis, et aucune date de sortie n’a été annoncée pour le territoire européen.

Facebook en 2024, ça donne quoi ?

Il est clair que Facebook va s’adonner à poursuivre les efforts entrepris au cours des deux dernières années. Avec l’avènement de l’intelligence artificielle, il y a fort à parier que de nouveaux outils de création de contenu arrivent sur la plateforme. De notre côté, on aimerait juste avoir des réponses plus claires de la part du réseau social concernant la question de l’engagement. Si, pour les commerces de proximité l’utilisation de Facebook est encore judicieuse, pour bon nombre d’entreprises, elle ne l’est plus, et les pages à l’engagement inexistant peuvent en témoigner. Sur ce point, Facebook n’apporte aucun conseil, si ce n’est nous pousser à investir dans la publicité. Plutôt maline comme réponse.