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La trend TradeWife : quand la femme au foyer est devenue cool

Le mouvement Tradwife cartonne sur TikTok. Et si finalement être femme au foyer était le nouveau girlboss ?

Elles cuisinent des cinnamon rolls maison qui sentent bon l’automne et halloween, elles  frottent leur salle de bain en soie et préparent le déjeuner de leur mari, et bien sûr, elle en filme chaque seconde.

Bienvenue dans le monde des "#TradWives" ou "#TradeWives". Une tendance TikTok qui cartonne, où la femme au foyer version 2025 se veut douce, dévouée, et apprêtée telle une innocente vierge effarouchée.

Mais derrière le boeuf bourguignon et les bouquets de pivoines, le message est beaucoup moins léger qu’il n’y paraît.

TradeWives : une esthétique vintage pour des valeurs très régressives

Inspirées des années 50, les TradeWives incarnent une idéalisation ultra calibrée de la vie domestique. Et pas n’importe laquelle : celle où la femme reste à la maison pour servir son mari, s’occuper des enfants, et entretenir le foyer.

“J’ai toujours rêvé d’être une femme au foyer, je trouve que c’est le rôle le plus noble”, explique Camille, 25 ans, qui documente son quotidien sur TikTok avec 400k abonnés. “Je me sens vraiment utile quand je prends soin de mon mari et de notre maison”.

Des contenus ultra viraux, portés par une esthétique parfaite, où chaque geste est choregraphié. Mais où le discours, lui, rappelle souvent des idéologies patriarcales.

TradeWives : Influence ou endoctrinement ?

Sous couvert de lifestyle et de slow living, la tendance TradeWife floute la frontière entre choix personnel et pression sociale. Surtout quand elle est reprise par certains influenceurs qui n’hésitent pas à juger les femmes actives comme “trop masculines” ou “épuisées à vouloir faire comme les hommes”.

Et ce positionnement trouble. Car si certaines femmes trouvent une vraie fierté à s’occuper de leur foyer, d’autres alertent sur la glorification d’un rôle qui, historiquement, leur était imposé.

Le foyer sur TikTok promu comme nouvel eldorado Instagram

La popularité des TradeWives ne tient pas qu’à leur discours, mais à leur mise en scène. Des intérieurs parfaits, des robes romantiques et des décor beige-on-beige. En bref, c’est l’équivalent domestique des "clean girls". Une esthétique contrôlée dans une société qui nous domine.

Cette trend me questionne énormément. Sur certains points, elle me met très mal à l’aise. Lorsque je vois ces midinettes faussement parfaites qui prennent les valeurs de l’Église comme raison de rester à la maison, ça me fait souffler. Mais d’un autre côté, je comprends. En tant que cheffe d’entreprise très active, je suis souvent épuisée de devoir, sans cesse, soulever des montagnes pour atteindre des objectifs que je m’impose moi-même. Alors, peut-être que cette trend est bel et bien une réponse (bien qu’un chouïa malhonnête), à la girlboss attitude trop longtemps prônée sur les réseaux sociaux.

En revanche, ce qui reste fascinant chez la Tradewife, c’est sa capacité à faire croire qu’elle ne travaille pas, alors que maintenir une production de contenu aussi quantitative et qualitative est un travail de community management à plein temps. Et, au vu de l’engagement qu’elles font, difficile de croire qu’elles ne sont pas rémunérées par les plateformes.

Les paradoxes ont la vie dure.

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