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Selon un nouveau rapport, le trafic en provenance de Facebook vers les sites des éditeurs de presse et des médias a diminué de 50 % au cours de l’année écoulée. Et la baisse ne montre aucun signe de ralentissement.

Meta s'éloigne encore un peu plus des médias

Chartbeat et Similarweb ont analysé le trafic vers 792 sites Web d’information et de médias, en utilisant des données de suivi de tiers pour fournir une mesure indicative du trafic en provenance de Facebook. Et les tendances sont claires.

Comme le rapporte Press Gazette : "Le trafic global de Facebook vers les sites d'information et de médias suivis par Chartbeat depuis 2018 montre que les références vers ces sites ont plongé de 58 % au cours des six dernières années, passant de 1,3 milliard en mars 2018 à 561 millions le mois dernier. Le trafic en provenance de Facebook a chuté de 50 % au cours des 12 derniers mois et cette baisse ne montre aucun signe de ralentissement. » Les données suggèrent également qu’en termes de références totales, Facebook génère désormais moins d’un quart des visites sur les sites d'information par rapport à 2018, passant de 30 % en mars 2018 à 7 % en mars 2024. Une baisse qui impacte en priorité les petits acteurs de l'écosystème médiatique.

Rien de surprenant à cela puisque depuis quelques années Meta a progressivement réduit la présence de contenu d'actualité dans ses applications, la société ayant mis fin à son projet Facebook News (décembre 2023), qui constituait son principal flux pour les éditeurs d'actualités. Plus récemment, Meta avait également indiqué chercher à réduire la portée du contenu politique dans ses applications, afin de faciliter une expérience utilisateur "plus positive".

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Meta se concentre sur le divertissement

Le géant américain semble désormais prioriser le temps passé sur sa plateforme plutôt que l'engagement des utilisateurs (commentaires et likes). L'évolution progressive vers les mises à jour recommandées par l'IA, principalement les clips vidéo, dans les flux des utilisateurs a ainsi permis à Meta de réduire sa dépendance aux publications d'actualités. Une nouvelle stratégie qui vise à répondre à la baisse d'engagement des utilisateurs sur la plateforme. Baisse que Mark Zuckerberg attribue en partie au climat anxiogène instauré par les contenus d'actualité. En témoignent ses déclarations en 2021 : "L'un des principaux retours que nous entendons de la part de notre communauté en ce moment est que les gens ne veulent pas que la politique et les combats prennent le pas sur leur expérience avec nos services." Des déclarations faites après les émeutes du Capitole, qui ont valu à Mark Zuckerberg d'être interrogé par le Congrès américain sur le rôle de ses applications dans ces incidents. Notons que le Mark Zuckerberg a déjà été interrogé à 2 reprises par le législateur sur l'influence politique de ses applications.

Cependant, si le changement de stratégie du PDG de Meta impacte fortement les médias, il pourrait s'avérer in fine globalement positif. En effet, avec un tiers des adultes américains recevant au moins une partie de leurs informations quotidiennes via Facebook, la plateforme a été à maintes reprises la cible d'opérations d'influence russes ou encore chinoises pour mener de vastes campagnes de désinformation.

Une approche que Meta semble également adopter avec Threads, son application concurrente de Twitter, en se concentrant sur l'amplification de contenus plus positifs et légers et basés sur le divertissement, par opposition au débat politique. Reste à voir si le pari sera gagnant.

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