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Meta : la haine n’a jamais été aussi présente sur Instagram et Facebook

Contenus haineux en hausse, modération en chute libre : Meta est accusé de laisser exploser les violences en ligne sur Facebook, Instagram et Threads.
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Meta accusé de relâcher sa modération sur Facebook, Instagram et Threads

Depuis janvier 2025, Meta a opéré un tournant radical : finie la vérification des faits par des tiers aux États-Unis, relâchement général de la modération des contenus haineux à l’échelle mondiale. Ce repositionnement, que beaucoup qualifient de "virage MAGA", a immédiatement suscité de vives réactions. Notamment du côté des organisations de défense des droits comme GLAAD, UltraViolet et All Out. Ces trois collectifs ont donc lancé une vaste enquête internationale, intitulée "Make Meta Safe".

Le résultat ? Un véritable signal d’alarme. Sur plus de 7 000 utilisateurs interrogés, issus de 86 pays, la majorité dénonce une augmentation spectaculaire des contenus nocifs depuis le changement de cap de Meta.

Explosion de contenus haineux sur les réseaux de Meta

66 % des sondés affirment avoir vu des contenus haineux circuler sur les plateformes de Meta depuis janvier. Pire, plus d’une personne sur quatre déclare en avoir été la cible directe. Et dans 72 % des cas, les publications concernent des "groupes protégés" définis par Meta lui-même : orientation sexuelle, genre, origine ethnique, religion, handicap...

"J’ai signalé un post appelant à la violence contre les personnes trans. Moins d’une minute plus tard, j’avais un message disant que ça ne violait pas les règles", témoigne une utilisatrice.

Les contenus déshumanisants, les appels à la haine, les mèmes racistes ou sexistes pullulent. Et les signalements, dans leur immense majorité, restent sans suite. Meta semble avoir décidé de faire l’autruche, au prix de la sécurité de ses utilisateurs.

Groupes marginalisés visés en priorité sur Facebook et Instagram

L’enquête révèle un phénomène encore plus glaçant : l’explosion de la haine ne touche pas tout le monde de la même façon. Les chiffres sont implacables : 75 % des personnes LGBTQ+ interrogées ont été personnellement ciblées depuis janvier. Chez les femmes, ce chiffre grimpe à 76 %, et à 78 % pour les personnes racisées.

Les formes de violence varient : insultes, stéréotypes, déshumanisation, menaces... Parfois, même, des appels clairs à l’élimination physique de certaines populations.

"Mon compte a été suspendu pour avoir dénoncé une publication sexiste. L’auteur du post, lui, est toujours actif."

Meta affiche des "standards communautaires". Mais dans les faits, ces standards semblent désormais virtuels.

Liberté d’expression menacée sur les plateformes de Meta

77 % des personnes interrogées disent se sentir moins en sécurité lorsqu’elles s’expriment sur les plateformes de Meta. Chez les femmes, c’est 83 %. Chez les personnes LGBTQ+, 81 %.

"J'évite de parler de mon orientation ou de mes convictions. Je ne veux pas être la cible."

Cette autocensure massive n’est pas anodine. Elle dévoile un réseau devenu plus hostile, plus polarisé, et surtout plus dangereux pour celles et ceux qui y participent depuis la marge.

Harcèlement sexuel et violences numériques sur Facebook et Instagram

L’étude "Make Meta Safe" pointe une autre donnée glaçante : 23 % des usagers déclarent avoir été victimes de violences de genre ou sexuelles depuis janvier. 27 % chez les personnes LGBTQ+, 35 % chez les personnes racisées.

Sextorsion, harcèlement, doxing, revenge porn, deepfakes sexuels... Les violences sont multiples et systémiques.

Le cas de Sara Millerey González, femme trans assassinée en Colombie après avoir été harcelée en ligne, est cité comme symbole de cette porosité entre violence virtuelle et violence concrète.

Meta doit rendre des comptes sur sa politique de modération

"Nous appelons Meta à analyser formellement les évolutions des contenus nocifs engendrées par ses changements de politique, et à rétablir d’urgence les protections ainsi qu’une modération étendue des contenus pour les utilisateurs", peut-on lire dans l’appel des auteurs de l’étude.

Car là n’est plus la question d’un simple algorithme défaillant. Ce sont des choix politiques. Des choix assumés. Et leurs conséquences se vivent tous les jours, à chaque publication, à chaque commentaire. En ligne, mais bien réels.

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